Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Caméra objective, caméra subjective
20 août 2015

Big Eyes

 

 

ob_fe3bb5_big-eyes-posters-by-artists-iihih

Réalisateur : Tim Burton

Date de sortie : 18 mars 2015

Pays : USA, Canada

Genre : Comédie, Biopic, Drame

Durée : 1h47

Budget : 10 millions de dollars

 

 

Récompense : Golden Globe 2015 meilleure actrice dans une comédie

 

Casting : Christoph Waltz (Walter Keane), Amy Adams (Margaret Keane)

 

Chaque nouveau film de Tim Burton est attendu au tournant. Les fans espèrent une nouvelle fable gothique, horrifique et poétique mais ces attentes ne sont plus comblées depuis des années. Ce Big Eyes marque-t-il la résurrection du maître ?

Fin des années 1950, dans le ciel de Californie un soleil de plomb brûle les toits des maisonnettes d'un surburb. Margaret quitte son mari violent en fracas sans laisser de mot, embarquant avec elle son enfant et quelques tableaux. Elle aime peindre, faire des portraits aux gros yeux (sa marque de fabrique), toutefois cela reste une passion du dimanche sans revenu. Lors d'un week end, elle va faire la rencontre de sa vie, Walter Keane. Un homme affable et manipulateur sachant piéger en maniant habilement les mots. A partir de ce moment nous voilà plongé dans une folle histoire de mensonges. Ce qui commence par une petite entorse à la vérité finit par une grosse affaire d'escroquerie et d'usurpation. En effet, un simple nom en bas d'un tableau ne dit pas lequel des époux en est à l'origine. Margaret peint et Walter vend, un compromis équitable au départ mais qui se révèle progressivement comme une forme d'esclavage. Walter se pavane devant les acheteurs tel un paon déployant sa roue et s'approprie les productions de son épouse.

Avec ce biopic, nous sommes loin de l'univers onirique et fantastique burtonien tel qu'on le connait. Cependant, le film fait plaisir à voir. En tant que spectateur, on suit ce couple s'aimer, se méfier et se détester. Big Eyes a le mérite de lancer une réflexion sur le rapport parfois ténu entre l'art et le commerce (cela peut faire sourire quand on sait Burton accusé de ce genre de méfait, moins créatif mais rentable) mais aussi sur la paternité, voire la maternité, d'une oeuvre d'art. N'est pas toujours le créateur que l'on croit.

Tim Burton ne fait pas que narrer l'histoire de ce couple atypique, il rend hommage au courage d'une femme qui a su rester forte en toute circonstance. Battue physiquement par son premier compagnon, Margaret l'est moralement par son second. Pourtant elle ne s'incline pas. Le plus bel exemple est ce procès mémorable où Walter joue le double rôle de l'accusé et de l'avocat, offrant un va et vient incongru devant et derrière le barreau. Tout comme cette mise à l'épreuve où il met tout en œuvre pour ne pas peindre. En effet, sans réalisation, comment peut-on dire qu'il ne sait pas manier le pinceau ?

La véritable force du film est sa distribution. Christoph Waltz endosse un rôle taillé à merveille. Le torse bombé, agitant des mains et mitraillant ses mots, il sait nous charmer même à travers l'écran. Amy Adams, elle le crève, sa récompense au Golden Globe n'est pas une usurpation.

Publicité
Publicité
Commentaires
Caméra objective, caméra subjective
Publicité
Archives
Publicité